Confinement. À Brest, pour le principal du collège de la Fontaine-Margot, « la vie continue »

À la Fontaine-Margot, premier collège équipé en numérique du Finistère, malgré le confinement lié au coronavirus, on continue à travailler, même si c’est différemment, via Internet.

Pour le deuxième trimestre, les conseils de classe ont lieu ce lundi 23 mars 2020 et mardi 24. Pour le troisième trimestre, les élèves seront aussi notés sur le travail réalisé chez eux.

Entretien avec Gilles Cornillet, principal du collège La Fontaine-Margot à Brest

Le collège à la maison, ça se passe comment à la Fontaine-Margot ?

Ça se passe très bien. Nous avions pris un peu d’avance. La Fontaine-Margot est un collège connecté depuis 2014. Le Département y a financé le raccordement à la fibre très haut débit, puis le déploiement du wifi dans les salles et l’acquisition de tablettes numériques… En parallèle, de nouveaux usages pédagogiques ont été pris en lien avec le numérique, et notamment l’utilisation de Pronote et de Pearltrees, un service qui permet de stocker les données, d’enrichir les cours, d’organiser et de partager des contenus numériques : textes, pages Web, fichiers, photos, etc. Le collège accueille aussi un enfant de soignant.

Comment s’organise le travail pour les élèves ?

Il y a de l’interaction, des corrections… Ces échanges sont très importants ! On est proche de la continuité. Les enseignants réalisent un travail formidable. Lundi 16 mars 2020, premier jour de la mise en place, le réseau a saturé, c’était long pour se connecter. Mais c’est normal, il y avait beaucoup de monde en même temps sur le réseau. Depuis, ça fonctionne correctement.

Mais comment être sûr que tous les élèves travaillent ? Et qu’ils ont tous un ordinateur ?

Un seul élève n’a pas d’ordinateur à la maison. Mais ils ont tous des téléphones portables ! Avec mon adjointe, on appelle tous les parents pour se tenir compte au courant des éventuelles difficultés de leurs enfants. On va les appeler au moins une fois par semaine. Savez-vous si des élèves ne se connectent pas ?

Avec Pronote, il y a un peu un côté « Big Brother » ! On sait quand l’élève s’est connecté la dernière fois. Mercredi, j’ai relancé les familles qui ne s’étaient pas connectées. Au final, sur 360 élèves, on relève qu’une vingtaine nécessite une vigilance particulière. Au début, j’envoie un SMS. Puis, je les appelle un par un.

Est-ce qu’il y aura des notes pour le travail fait à la maison ?

Tout à fait ! Même si ce n’est pas l’évaluation en tant que telle qui est importante. C’est de valoriser le travail des élèves ! Qu’ils n’aient pas l’impression de travailler pour rien. Les motiver ! Que l’année ne soit pas gâchée. Donc, il faut des notes, régulièrement. Déjà, ils en ont en histoire, en maths, en anglais… Les professeurs peuvent noter des exercices, des vidéos ou des enregistrements sonores.

Qu’en est-il des conseils de classe et du bulletin du deuxième trimestre ?

Le deuxième trimestre s’est terminé le 13 mars. Il y a suffisamment de notes. Les conseils de classe vont avoir lieu ce lundi, et demain, et mardi, même si c’est de façon différente. Ce sera à distance via par Skype qui permet de communiquer à distance et Pronote. Il n’y aura que les enseignants et l’administration. Les délégués parents et élèves n’y seront pas. Mercredi, sur internet, les élèves pourront accéder à leur bulletin du deuxième trimestre.

Et l’orientation des élèves de 3e qui doivent prononcer leurs vœux pour l’après-collège ?

Cette année, nous avions initié le téléservice pour les parents, pour qu’ils remplissent les vœux d’orientation de leurs enfants. Ils sont 58 % à avoir envoyé leurs souhaits. Pour les 42 % restants, soit une vingtaine de familles, je les ai appelés personnellement pour avoir leurs réponses.

Et le brevet des collèges ?

C’est encore bien loin… Dans ces circonstances exceptionnelles, les élèves apprennent à devenir autonomes, plus matures. C’est précisément ce qui est demandé pour la classe de seconde. Quels conseils pour les élèves ?

Il va falloir tenir quatre semaines et demie. Il faut se donner un rythme et s’y tenir. Que les élèves continuent de se lever le matin et travaillent régulièrement. Ne pas perdre le fil. C’est comme un marathon, il faut tenir sur la durée…

Sur Twitter, Gilles Cornillet raconte « la vie ordinaire » d’un principal de collège « confiné » « pour motiver les troupes et lutter contre l’isolement ».

Voir en ligne : Ouest France du 23 Mars 2020